Championnat de France de 24 heures : Denis Dupoirieux, meilleur V3 mondial

Denis Dupoirieux, cet éternel jeune homme

Ce Vosgien de 61 ans, 6e du Spartathlon en 2010 a hésité à courir cette compétition. Au final, ses 236,090 km lui permettent d’accéder à la 5e place et d’améliorer de près de 4 km la performance mondiale V3, qu’il détenait depuis l’an passé.

. Pourquoi as-tu hésité à venir ?

- Le week-end du 07/08 septembre j’ai couru les 160 km de l’Infernal Trail des Vosges à Saint-Nabord. Une épreuve, où il faut impérativement que tu viennes réaliser un reportage. Bref, je n’étais pas sûr d’avoir récupéré. Finalement, comme je ne me sentais pas si mal, j’ai confirmé mon inscription d’une part, parce que je connais Piero Lattarico qui a une bonne réputation dans le monde de l’ultra et d’autre part, des coureurs m’avaient dit que le circuit est rapide. Malgré tout, je sortais d’une crève que j’ai soignée avec du doliprane. J’espère que ça ne va pas poser de problèmes au contrôle anti-dopage. Bref, vu ma migraine au départ, je ne visais que le titre V3. Un record ne me semblait pas envisageable.

. Dans ces conditions, comment as-tu abordé cet effort ?

- Comme, je n’étais pas trop entraîné, je suis vraiment parti prudemment. A la 12^e heures, je n’avais que 125 km au compteur contre 129 l’an passé à Vierzon. Comme quoi un negativ split demeure possible sur 24 heures. Cette année à la différence du Cher, nous avons pris la pluie au début et non dans la nuit. Ces averses ne m’ont pas gêné. Comme, je passe toujours entre les gouttes. Egalement, je me suis contenté de courir à la sensation. Ce qui m’a permis de ramasser les « Morts ». Au fond, cette place résulte des conditions de course, car à 61 ans je ne vais pas déborder d’ambitions. Sinon, j’ai souffert durant les 4 dernières heures. Jamais je n’avais réussi 201 km à la 20^e heure. A partir de là, l’envie du record s’est manifestée. Ca restait logique. Trente-cinq à 36 km en 4 heures m’apparaissaient possibles. Cependant, je n’imaginais pas puiser aussi profond, afin d’atteindre ce chiffre. J’ai dû me battre. J’avais les jambes raides comme des barres de fer. J’ai compris que je manquais d’entraînement. Malgré tout, quand c’est fini tu ressens un profond sentiment de satisfaction. Surtout, indépendamment des courbatures, j’ai fini dignement sans malaise.

. La prochaine fois viseras-tu cette barre symbolique des 240 km ?

- Non. Je me demande même si je ne vais pas arrêter les 24 heures. A 61 ans, il est dur de trouver la motivation pour sortir 150 km par semaine. Quatre-vingt km me suffisent ; je me dis que je n’ai plus rien à me prouver. A mon âge, la course après un record n’est pas raisonnable. Il ne faut pas jouer avec la santé et simplement participer aux courses, qui me font plaisir.

. Quels sont tes projets à ce sujet ?

- J’aime bien les défis de point à point tels l’Ultratour du Léman, la Nove Colli, ou d’autres. Le trail, ce n’est pas si bon. Dans les bosses, au plan cardiaque tu montes vite et pour ça, il n’y a pas besoin d’aller dans les Alpes. Les Ballons vosgiens ne sont pas mal de ce point de vue.  

Article VO2 mag

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